Selon Maximilien MELLEVILLE dans son "Dictionnaire historique du département de l’AISNE"

ERME(ST-), Sanctus Ermetus(12esiècle) ou Erminus, Sanctus Hermesen 1147 ; autrefois ERCRI, HERCRI en 1132 ; ECCRI en 1146 ; ESCRI en 1220 : Erchiriacus en 877 ; Ercliacus Sancti Erminien 1194 ; ERCLI vicus pagi Laudumensis, Erciacusen 1178 ; Ercreimen 1223.

  • Village de l’ancien Laonnois, bâti dans une situation heureuse sur le penchant d’une colline et sur la vieille chaussée gauloise de Laon à Rethel par les plateaux, à 25 k. à l’est de Laon, autrefois de l’intendance de Soissons, des baillages, élection et diocèse de Laon, aujourd’hui du canton de Sissonne, arrond. de Laon, diocèse de Soissons.
  • Patron, St-Erme.
  • : vers 1260, 70 feux ; 1760, 200 feux ; 1800, 1478 h. ; 1836, 1829 h. ;1856, 1754 h. ;1861, 1693 h.
  • Dépend. : Outre-Ramecourt (H.) ; la Maison-Bleue, la Bonne-Volonté (I.) ; la Besace, le Moulin d’en-Haut, Sans-Soins, les Hauts-Corêts, Risque-Tout, le Choléra (moul.)

            Ce village est fort ancien. Placé sur la chaussée gauloise qui conduisait jadis de Laon à Rethel, il se nommait d’abord Ercriou Ercli, ce qui l’a fait souvent confondre avec le village d’Ercli-sur-Aisne. Au 8esiècle, Ercli appartenait à Saint Erme, abbé de Lobbes, qui y était né, et qui le donna en mourant, en l’année 737, aux moines de son abbaye. Peu après, ceux-ci y établirent une prévôté qui fut plus tard changée en prieuré et devint, en 1573, la propriété de l’abbaye de St-Remy de Reims, qui donna en échange le prieuré d’Houdain. A la fin du 11esiècle, Liezo, prévôt d’Ercli, voulant réparer les dommages causés à ce lieu par les seigneurs de Montaigu, obtint des moines de Lobbes d’y transporter les reliques de St Erme. Dès-lors le nom de ce saint remplaça insensiblement celui d’Ercli, et finit par le faire tomber en désuétude.

  • Avant l’établissement du village de St-Thomas, le camp du Viel-Laonétait du terroir de St-Erme : nous renvoyons à l’article Camp de St-Thomas pour les évènements dont il fut le théâtre.
  • En 871, Charles-le-Chauve donna la dîme d’Ercli à l’abbaye de St-Corneil de Compiègne.
  • En 1194, Guerric, abbé de Lobbes, et Robert de Pierrepont, affranchirent les habitants de Saint-Erme avec ceux d’Outre et Ramecourt en leur accordant la charte de Laon, sous la seule condition de payer une rente annuelle de 40 liv. de Reims aux seigneurs de Pierrepont, avoués de St-Erme.
  • Ce village possédait jadis une maladrerie, dont les revenus s’élevaient à 100 livr. en 1648. Indépendamment de Saint-Erme, ce village est encore la patrie d’Aélide, abbesse de Morienval, morte en 1323, et de Jean Aubert, principal du collège de Laon à Paris, helléniste et traducteur distingué du 17esiècle.

Seigneurs de St-Erme, relevant de Montaigu.

  1. Blihart d’Ercri.
  2. Etienne d’Ercri.
  3. Foulques d’Ercri, frère de Raoul, vidame de Laon ; femmes : 1e Clémence ; 2e Oda ; enfants : Raoul, dit le Clerc, Fulcon, Jean, seig. De Bucy-lés-Pierrepont ; Blihard, Robert, Gautier.
  4. Raoul d’Ercri.
  5. Jean d’Ercri ; femme, Oda ; enfants : Barthèlemi, Jean, Blihard, chanoine de Reims : Broda, Berthe.
  6. Barthèlemi d’Ercri.
  7. Raoul II, d’Ercri.
  8. Guy d’Ercri.

1221-74. Gérad, seig. D’Ercri ; femme ; Félicité dite comtesse ; enfants : Elizabeth, Raoul.

  1. Raoul d’Ercri, écuyer.
  2. Henri de Hans, seigneur de St-Erme.
  3. Claude de Bossut, baron de Sains, seigneur dudit.
  4. Guillaume de Grandpré, seigneur dudit.
  5. Claude II de Bossut, seign. dud., abbé de St-Crépin.
  6. Guillaume Egon Langraux, prince de Furstemberg, abbé de St-Remi de Reims, seign. de St-Erme et Ramecourt.
  7. Charles-François de Miremont, seign. de St-Erme, etc. (Voyez Berrieux).

OUTRE, Ultra Achiviamen 1143, Ultra Axonam en 1146, Ultrum en 1202. Hameau dépendant de St-Erme. C’était jadis une paroisse séparée sous le vocable de St Gauger. Les habitants furent établis en commune en 1196, avec ceux de St-Erme et Goudelancourt, par l’abbé de Lobbes (V. St-Erme).

Nous ne connaissons qu’un seul des anciens seig. d’Outre ; il se nommait Boson et vivait en 1150.

RAMECOURT, RAMECURT en 1194.

-Hameau dépendant de St-Erme. Il formait autrefois une paroisse séparée sous le vocable de St Théodulphe. En 1196 les habitants de Ramecourt furent établis en une seule et même commune avec ceux d’Outre et St-Erme (Voyez ce mot). C’était d’ailleurs un fief dont quelques seigneurs nous sont connus.

  1. Jean de Ramecourt, écuyer.